LE PRIX
DE LA VERITE.
Ghislaine
Dupont et Claude Verlon : martyrs de l’Information.
Par
OMARI NGABO Oscar/Rép. Dém. du Congo
oscarngabo@yahoo.fr
Ghislaine Dupont et Claude Verlon- deux
vaillants reporters de la RFI, kidnappés et assassinés à Kidal/Mali en plein
exercice de leur métier- je ne les ai jamais rencontrés. Néanmoins, Ghislaine
je l’ai connue (pas physiquement) à travers ses reportages depuis 1996-2006,
l’année de son départ de la R.D.Congo. Toutes les fois que je l’ai suivie sur
les ondes de la rfi, pendant le Journal-Afrique, je restais ébloui, satisfait
et toujours passionné de l’entendre parler. Sa finesse dans le reportage, son
décryptage impartial de l’information, assaisonné de l’humour, m’ont toujours
ému et laissé mes oreilles suspendues de soif de l’écouter. Cela faisait de
Ghislaine une professionnelle incontestable, dans la mesure où, pour moi, je ne
la distinguais plus de l’information. Elle était devenue «Information».
Son aspect humoriste, je l’ai
découvert pendant la guerre de l’AFDL (1996-1997) de Laurent Désiré KABILA, une
rébellion qui a renversé le régime Mobutiste. Chaque fois que la rébellion
s’emparait d’une localité ou un village, Ghislaine parlait de la ville. «La
ville de … est tombée!» Et quand nous la suivions parler ainsi, nous riions aux
éclats! Car, au niveau international, ces dénominations feraient croire l’ex
Zaïre (RDC) comme un pays unique au monde entièrement urbanisé,
c’est-à-dire «sans villages».
Mais alors, pourquoi cet acharnement
contre de telles personnalités, actrices de la vérité ? Quoi de mal
d’informer et/ou de désenclaver les esprits de l’ignorance des nouvelles
planétaires ? N’est-ce pas là une preuve de la barbarie à l’heure où la
planète converge à l’interconnexion, à la mondialisation et où la communication
est l’Information sont indispensable à tous. «Nul n’a droit d’être privé de l’information». Toute personne doit
avoir accès à l’information.
1. Les fauves de l’information:
Quelques caractéristiques.
L’un des enjeux majeurs de notre
société auquel les professionnels de l’information sont confrontés et pris en
proie des fauves du monde, c’est celui du dévoilement de la vérité ; elle qui dérange et ne
laisse personne indifférente.
Les fauves sont dispersés à travers
le monde, mais en majorité dans les pays hostiles à la liberté et à la vérité.
Les pays ‘non-démocratiques’ où règnent les Léviathan. Leurs pionniers se
caractérisent par :
-
L’agressivité, l’hostilité à l’information
impartiale.
-
Ils sont toujours à l’affut pour épier les Acteurs
de la vérité.
-
Ils se complaisent dans les actes
barbares/sauvages (menaces, meurtres, enlèvements, crimes odieux, terrorismes,
rapts, etc.)
-
Ils aiment les ‘’huis-clos’’, l’obscurantisme
des consciences.
-
Ce sont des rapaces.
Ceci
dit, Ghislaine et Claude, par le fait qu’ils travaillaient pour la vérité ne
sauraient échapper à ces criminels.
2. Le sort du reporter dans un
contexte barbare
Le contexte barbare est celui où la «loi
de la violence» prime sur la voie de la vérité, du dialogue. Celle-ci veut être
enterrée au profit du mensonge, l’apparence au détriment du réel.
1. Le reporter, quid ?
Au-delà de sa sémantique –journaliste qui relate
les fruits de son enquête- le reporter, c’est un ‘radar’ de l’information. Tout épisode enfoui dans les abimes de
l’ignorance du grand public, fait surface grâce à l’ingéniosité et la vigilance
professionnelle du reporter. Par son reportage, le journaliste fait accéder des
milliers d’auditeurs/auditrices à la vérité, souvent inaccessible à tous.
Autrement dit, il fait de l’inaccessible accessible. Ce qui, certes, ne lui
rend pas la «couronne d’or» par les fauves équatoriales et sahéliens.
Par ailleurs, en tant que lumière qui chasse les ténèbres, la
vérité est de nature dérangeante. Et ceux et celles qui s’y consacrent ne
restent pas indemnes face à leurs opposants’. C’est le cas de Ghislaine Dupont
et Claude Verlon abattus vachement à Kidal/Mali, le samedi 02 novembre 2013.
2. Le prix de la vérité
Le journalisme est-il un métier à
haut risque ? La réponse à cette interrogation dépend de lieu et/ou
contexte où on se trouve. Dans un contexte barbare, d’instabilité et des
conflits, nous ne pouvons répondre que par l’affirmatif. Mais, ce n’est pas le
cas partout dans le monde des esprits ouverts et démocratiques.
Fondamentalement, le journalisme est
un métier noble car je ne m’imagine une autre chose dans les relations humaines
–sur tous ses aspects- qui soit au-dessus de l’information. Et donc, ceux qui travaillent pour la vérité sont des
‘’nobles’’.
«La vérité blesse!», dit-on. Mais,
ce n’est pas la faute à celui/celle qui la dit. C’est la ‘faute’ à la vérité
qui est de nature blessante pour ceux/celles qui ne l’accueillent pas
favorablement. Elle est la lumière et le ligament de vraies relations humaines.
Mais hélas ! Souvent, elle est ‘’mal-aimée’’. Très souvent, au lieu d’être
couronnée du «Prix Nobel de la vie» , on la couronne du «Prix Nobel de la
mort». Cependant, les qualités qu’elle a semées et imprimées au monde
médiatique reste et resteront à jamais vivantes : la VERITE dans le professionnalisme
informationnel.
CONCLUSION
Ma conclusion s’inspire en
s’enracinant dans ce plus beau cantique de la VERITE qui, elle seule, rend
réellement libre et consolide l’œuvre des artisans de l’Information et la
communication :
Elle
sort du puits, mais en cachette
D’une justice débordée
Impopulaire mais sans une dette
La vérité ne paie jamais.
Lorsqu’elle est nue, elle fait scandales
Tous les tartuffes : circulez
Victime des canons et des balles
La vérité ne paie jamais.
R/La vérité nous rendra libres
‘’en vérité’’
La vérité nous rendra libres, libres
d’aimer.
Elle doute ne met jamais en vogue
La vérité est un pavé
Dans le marigot des démagogues
Elle vous fait même un pied de nœud
Parait qu’elle n’est pas bonne à dire
Les concernés peuvent se fâcher
Elle parle aux meilleurs et aux pires
La vérité ne meurt jamais.
Elle se méfie des certitudes
Belle et toujours démaquillée
Dans l’ordre juste à ride et rude
Sur la plume et non sur l’épais
Quand elle provoque elle est Pilate
Alors elle se fait crucifiée
Elle ressuscite en toute hâte
La vérité ne meurt jamais (Cf.
Jean-Claude KERINEC)
Ghislaine
Dupont et Claude Verlon avec toute la chaine de Journalistes crucifiés de par
le monde au service de la VERITE, vous souhaite un repos mérité et
héroïque ! Et aux familles des
illustres disparus et à toute la famille RFI, Courage !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire