mardi 3 juin 2014

LE PRIX DE LA VERITE. Ghislaine Dupont et Claude Verlon : martyrs de l’Information. Par Oscar OMARI NGABO


LE PRIX DE LA VERITE.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon : martyrs de l’Information.
                                                           Par OMARI NGABO Oscar/Rép. Dém. du Congo
                                                                       oscarngabo@yahoo.fr
Ghislaine Dupont et Claude Verlon- deux vaillants reporters de la RFI, kidnappés et assassinés à Kidal/Mali en plein exercice de leur métier- je ne les ai jamais rencontrés. Néanmoins, Ghislaine je l’ai connue (pas physiquement) à travers ses reportages depuis 1996-2006, l’année de son départ de la R.D.Congo. Toutes les fois que je l’ai suivie sur les ondes de la rfi, pendant le Journal-Afrique, je restais ébloui, satisfait et toujours passionné de l’entendre parler. Sa finesse dans le reportage, son décryptage impartial de l’information, assaisonné de l’humour, m’ont toujours ému et laissé mes oreilles suspendues de soif de l’écouter. Cela faisait de Ghislaine une professionnelle incontestable, dans la mesure où, pour moi, je ne la distinguais plus de l’information. Elle était devenue «Information».
            Son aspect humoriste, je l’ai découvert pendant la guerre de l’AFDL (1996-1997) de Laurent Désiré KABILA, une rébellion qui a renversé le régime Mobutiste. Chaque fois que la rébellion s’emparait d’une localité ou un village, Ghislaine parlait de la ville. «La ville de … est tombée!» Et quand nous la suivions parler ainsi, nous riions aux éclats! Car, au niveau international, ces dénominations feraient croire l’ex Zaïre (RDC) comme un  pays unique au monde entièrement urbanisé, c’est-à-dire «sans villages».
            Mais alors, pourquoi cet acharnement contre de telles personnalités, actrices de la vérité ? Quoi de mal d’informer et/ou de désenclaver les esprits de l’ignorance des nouvelles planétaires ? N’est-ce pas là une preuve de la barbarie à l’heure où la planète converge à l’interconnexion, à la mondialisation et où la communication est l’Information sont indispensable à tous. «Nul n’a droit d’être privé de l’information». Toute personne doit avoir accès à l’information.

1. Les fauves de l’information: Quelques caractéristiques.

            L’un des enjeux majeurs de notre société auquel les professionnels de l’information sont confrontés et pris en proie des fauves du monde, c’est celui du dévoilement de la vérité ; elle qui dérange et ne laisse personne indifférente.
            Les fauves sont dispersés à travers le monde, mais en majorité dans les pays hostiles à la liberté et à la vérité. Les pays ‘non-démocratiques’ où règnent les Léviathan. Leurs pionniers se caractérisent par :
-         L’agressivité, l’hostilité à l’information impartiale.
-         Ils sont toujours à l’affut pour épier les Acteurs de la vérité.
-         Ils se complaisent dans les actes barbares/sauvages (menaces, meurtres, enlèvements, crimes odieux, terrorismes, rapts, etc.)
-         Ils aiment les ‘’huis-clos’’, l’obscurantisme des consciences.
-         Ce sont des rapaces.
Ceci dit, Ghislaine et Claude, par le fait qu’ils travaillaient pour la vérité ne sauraient échapper à ces criminels.

2. Le sort du reporter dans un contexte barbare

      Le contexte barbare est celui où la «loi de la violence» prime sur la voie de la vérité, du dialogue. Celle-ci veut être enterrée au profit du mensonge, l’apparence au détriment du réel.

1. Le reporter, quid ?
Au-delà de sa sémantique –journaliste qui relate les fruits de son enquête- le reporter, c’est un ‘radar’ de l’information. Tout épisode enfoui dans les abimes de l’ignorance du grand public, fait surface grâce à l’ingéniosité et la vigilance professionnelle du reporter. Par son reportage, le journaliste fait accéder des milliers d’auditeurs/auditrices à la vérité, souvent inaccessible à tous. Autrement dit, il fait de l’inaccessible accessible. Ce qui, certes, ne lui rend pas la «couronne d’or» par les fauves équatoriales et sahéliens.
            Par ailleurs, en tant que lumière qui chasse les ténèbres, la vérité est de nature dérangeante. Et ceux et celles qui s’y consacrent ne restent pas indemnes face à leurs opposants’. C’est le cas de Ghislaine Dupont et Claude Verlon abattus vachement à Kidal/Mali, le samedi 02 novembre 2013.

2. Le prix de la vérité
            Le journalisme est-il un métier à haut risque ? La réponse à cette interrogation dépend de lieu et/ou contexte où on se trouve. Dans un contexte barbare, d’instabilité et des conflits, nous ne pouvons répondre que par l’affirmatif. Mais, ce n’est pas le cas partout dans le monde des esprits ouverts et démocratiques.
            Fondamentalement, le journalisme est un métier noble car je ne m’imagine une autre chose dans les relations humaines –sur tous ses aspects- qui soit au-dessus de l’information. Et donc, ceux qui travaillent pour la vérité sont des ‘’nobles’’.
            «La vérité blesse!», dit-on. Mais, ce n’est pas la faute à celui/celle qui la dit. C’est la ‘faute’ à la vérité qui est de nature blessante pour ceux/celles qui ne l’accueillent pas favorablement. Elle est la lumière et le ligament de vraies relations humaines. Mais hélas ! Souvent, elle est ‘’mal-aimée’’. Très souvent, au lieu d’être couronnée du «Prix Nobel de la vie» , on la couronne du «Prix Nobel de la mort». Cependant, les qualités qu’elle a semées et imprimées au monde médiatique reste et resteront à jamais vivantes : la VERITE dans le professionnalisme informationnel.

CONCLUSION
            Ma conclusion s’inspire en s’enracinant dans ce plus beau cantique de la VERITE qui, elle seule, rend réellement libre et consolide l’œuvre des artisans de l’Information et la communication :

            Elle sort du puits, mais en cachette
            D’une justice débordée
            Impopulaire mais sans une dette
            La vérité ne paie jamais.
            Lorsqu’elle est nue, elle fait scandales
            Tous les tartuffes : circulez
            Victime des canons et des balles
            La vérité ne paie jamais.

R/La vérité nous rendra libres ‘’en vérité’’
   La vérité nous rendra libres, libres d’aimer.

            Elle doute ne met jamais en vogue
            La vérité est un pavé
            Dans le marigot des démagogues
            Elle vous fait même un pied de nœud
            Parait qu’elle n’est pas bonne à dire
            Les concernés peuvent se fâcher
            Elle parle aux meilleurs et aux pires
            La vérité ne meurt jamais.

            Elle se méfie des certitudes
            Belle et toujours démaquillée
            Dans l’ordre juste à ride et rude
            Sur la plume et non sur l’épais
            Quand elle provoque elle est Pilate
            Alors elle se fait crucifiée
            Elle ressuscite en toute hâte
            La vérité ne meurt jamais (Cf. Jean-Claude KERINEC)
Ghislaine Dupont et Claude Verlon avec toute la chaine de Journalistes crucifiés de par le monde au service de la VERITE, vous souhaite un repos mérité et héroïque !  Et aux familles des illustres disparus et à toute la famille RFI, Courage !

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