mardi 26 mai 2015
SEMINAIRE DE FORMATION D'ARTISANS D'ACTIONS NON-VIOLENTES. Module I: Apprendre à vivre et à humaniser ses relations
samedi 18 avril 2015
QUAND L'HUMANITE DEFAILLIT, la Paques rélève le défi! Par Oscar OMARI NGABO,ofm
QUAND L’HUMANITE DEFAILLIT,
La
Pâques relève le défi !
Où allons-nous ? Est-il
humain de choisir volontairement la mort alors que nous pensions avant qu’elle
nous serait imposée, qu’elle était la peine du péché ?
Dans une Humanité en quête
éternelle de sens, deux voies ont toujours été envisagées comme
fondamentales : la raison et/ou la foi. Mais, fort est de constater
qu’aujourd’hui une troisième voie se serait dessinée et même devenue privilégiée :
la « déraison ». Le gouvernail de cette troisième voie se focalise
sur le principe « la fin justifie les moyens ». C’est ainsi que pour
assouvir des fins idéologiques, monarchiques, impériales, extrémistes,
l’humanité fait face à des « Terminator »[1],
des « Léviathans » jusqu’aux infimes réalités vitales. Et maintenant
à quoi faut-il s'en tenir: « vaincre pour vivre » ou « vivre
pour vaincre » ?
VAINCRE POUR VIVRE
Notre terre passe l’épreuve de la
« panique ». Partout, en tout et pour tout, on ne sait plus d’où
viendra la menace, par où surgira le ‘‘Montre’’.
A la gare ? Au marché ? Dans les Airs ? Dans la mer ? Sur
la route ? Au campus ? Au bureau ? Au stade ? En
famille ?… C’est l’inquiétude totale ! En effet, une pléthore
d’interrogations (personnelle et collective) envahit les esprits. Un risque
d’embouteillage rationnel tend à s’implanter et devenir le quotidien
existentiel : faire de la vie une incertitude éternelle. Que je sorte ?
Que je reste ? Que je parle ? Que je me taise ? Quoi dire, quoi
faire ? Quand ? Où ? Avec qui ? Comment ? Etc. Nous
faisons, l’expérience d’un débordement rationnel et stratégique. Mais
attention, c’est là le piège des Léviathans. Ils cherchent à susciter le
trouble rationnel pour enfin, s’ériger en maitres. Arrivée à ce stade, notre
humanité risque de sombrer dans la dépression en cédant aux malices des
prédateurs. Ils auront ainsi réussi leur mission et constitutionnalisé leur
devise : « Vaincre pour vivre ».
Dans les pays où les
embouteillages sont habituels et deviennent parfois ‘’légalisés’’ à cause de l’étroitesse
des routes ou de leurs dégradations excessives, le danger pour les automobilistes
est de vouloir céder au fatalisme, par conséquent ils chercheront à abandonner
leurs engins. Et pour ceux qui voudraient s’en en procurer encore, ils ont le
dégout et annulent leur projet. Car, disent-ils, « l’amortissement d’engin
couterait plus cher que son achat ! » C’est probablement aussi ce à
quoi les tenants de la « déraison » veulent amener notre Humanité :
instituer la peur comme boussole de l’existence. Le massacre de l’Université de
Garissa, au Kenya, jeudi 2 Avril 2015 tuant 148 (142 étudiants et six membres
de l’odre)[2] ;
le crash de l’Airbus A320 de la compagnie allemande « Lufthansa », le
24 mars 2015 où 150 personnes à bord ont péri, et dont la responsabilité a été
attribuée au Pilote Adreas Lubitz[3],
l’enlèvement de deux cent trente-sept Lycéennes de Chibok au Nigeria, dans la
nuit du 14 au 15 Avril 2014[4],
et d’autres événements horribles similaires à travers le monde, prouvent à suffisance à
quel point les « fils de ce monde »[5]
sont habiles et déterminés. Mais courage ! J’ai vaincu le monde, dit le
Ressuscité.
« VIVRE POUR VAINCRE »
Plongées dans un embarras vital,
certaines personnes croient à l’ordre préétabli du mode d’existence et laissent
faire le cours de l’histoire.
La vie, une fatalité ? Sûrement pas, j’ai l’assurance et la pleine
certitude que la Vie, étant voulue par le Créateur, elle ne s’éteindra jamais.
C’est pour confirmer cette invincibilité de l’Humanité que le Christ s’est fait
l’un des hommes afin que l’Humanité chante : « Alléluia (x3) !
La Vie a vaincu la mort, la mort est vaincue par Vie ». Désormais, qui
pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ ?... En
tout, nous sommes ces grands vainqueurs grâce à l’amour[6].
Par Pâques, tous les chrétiens
confessent la Victoire de la Vie sur la Mort, de la tolérance sur l’extrémisme,
de la relation sur l’indifférence, de l’amour sur la haine,... Désormais, plus
de pleurs mais d’exultation de celles et ceux qui se reconnaissent libres et
libérés, rachetés du supplice de la Mort.
Ainsi, notre
« credo » n’est plus ‘’ vaincre pour vivre’’, mais ‘’vivre pour
vaincre’’.
Donc :
Vivre, c’est vaincre
l’égocentrisme,
Vivre, c’est s’ouvrir à la
relation,
Vivre, c’est rencontrer
l’Inconnu,
Vivre, c’est accueillir
l’Indésirable,
Vivre, c’est vaincre la Mort,
Vivre, c’est vaincre l’indifférence,
Vivre, c’est rompre les chaines injustices,
Vivre, c’est relever et porter les affaiblis...
Vivre, c’est s’engager pour le mieux…
Vivre, c’est marcher ensemble,
Vivre, c’est Humaniser !
[1] Personnage
terrifiant dans le Film de science-fiction américano-britannique réalisé par
James Cameron et sorti en 1984, 1991, 2003 et 2009.
[2] www.la-croix.com, 07/04/2015
[5] Cfr.
Lc16, 1-8.
[6]
Romains8,28-39.
mercredi 4 mars 2015
VIVRE LE CAREME DANS LA REGION DES GRANDS LACS. Quel sens aujourd'hui! Par OMARI NGABO Oscar,OFM
VIVRE LE CARÊME DANS LA RÉGION DES GRANDS LACS.
Quel
sens aujourd’hui ?
"Nous ne naissons pas frère-humain, nous le devenons" |
OMARI NGABO Oscar, Franciscain OFM
Bukavu, 02 Mars 2015
Initiateur et Président de "AEFRARENVIA", asbl
Formateur-Elève en Dynamiques de Réconciliation
Maitre des Postulants Franciscains OFM à Bukavu
« Crie à pleine gorge, ne
te retiens pas, comme le cor, élève la voix, annonce à mon peuple ses crimes, à
la maison de Jacob ses péchés. C’est moi qu’ils recherchent jour après jour,
ils désirent connaitre mes voies, comme une nation qui a pratiqué la justice,
qui n’a pas négligé le droit de son Dieu. Ils s’informent près de moi des lois
justes, ils désirent être proches de Dieu. »[1]
Aujourd’hui, toute l’Afrique, et la Région des Grands Lacs
en particulier, a encore besoin des « Moise », de gens de calibre à
la hauteur de ces Pères des indépendances, de ces martyrs de la Démocratie, de
Nelson Mandela, etc., qui soient en mesure d’accompagner les africains pendant
leur traversée baptismale (purificatrice) dans le désert de la dictature, des
insécurités meurtrières, des violences ignominieuses, des misères humaines.
Elle a également besoin des Josué qui soient prêts à prendre la relève quand les
« Moise » (Nelson Mandela, Desmond Tutu, etc.) n’y seront plus. Ceci
demande de la part de ces volontaires l’engagement, la détermination, la
prouesse et la persévérance, le sacrifice et l’espérance ; faute de quoi
ils ne pourront jamais arriver à assumer leur mission : la conquête de la Terre promise, la Pâques, une renaissance humaine.
Et la Pâques sociétaire, c’est la démocratie vécue où chaque citoyen peut vivre
librement et exprimer ses opinions, dans le respect strict des lois, sans être inquiété ni déshumanisé.
Depuis la foi embryonnaire en Dieu de
Jésus-Christ, du premier Testament au second Testament, la géopolitique a
toujours eu des incidences sur la praxis
fidei. Les questions sociales n’ont jamais été passées inaperçues pour
quiconque veut vivre authentiquement sa foi et répondre véritablement à sa
mission prophétique. De Moise, Josué, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Jean-Baptiste jusque
pleinement en Jésus, la mission prophétique se résume en action libératrice. De fait, sans faire du formalisme et de la fantaisie,
sous prétexte de non-ingérence ou du refus de s’immiscer dans les affaires
« qui ne vous concernent pas » -ou parce qu’on cède aux
intimidations- qui sont des attitudes de lâcheté, de résignation ou de
démission mais surtout de violence et d’irresponsabilité, le Seigneur, par
l’entremise du prophète Isaïe met en garde quiconque veut célébrer fidèlement
et chrétiennement ce kairos
quadragésimal :
« Pourquoi avons-nous jeuné sans que tu
le voies, nous sommes-nous mortifiés sans que tu le saches ? » C’est
qu’au jour où vous jeunez, vous traitez des affaires, et vous opprimez tous vos ouvriers. C’est que
vous jeunez pour vous livrer aux querelles et aux disputes, pour frapper du
poing méchamment. Vous ne jeûnerez pas
comme aujourd’hui si voulez faire entendre votre voix là-haut ! Est-ce là
le jeûne qui me plaît, le jour où l’homme se mortifie ? Courber la tête
comme un jonc, se faire une couche de sac et de cendre, est-ce là ce que tu appelles
un jeûne, un jour agréable à Yahvé ? »[2]
Afin
de mener une cohérence de vie libératrice[3], humaine
et religieuse, et de passer un désert rassuré et rassurant avec Adonaï, Dieu,
par la même bouche du prophète Isaïe donne ces préalables :
« N’est-ce pas plutôt ceci, le
jeûne que je préfère : défaire les chaines injustes, délier les liens du
joug ; renvoyer libres les opprimés, et briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé, héberger chez toi les pauvres
sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui
est ta propre chair ? »[4]
Enfin,
voici les résultats indéniables de la cohérence de vie et du « me
voici » missionnaire :
« Alors
ta lumière éclatera comme l’aurore, ta blessure se guérira rapidement, ta
justice marchera devant toi et la gloire de Yahvé te suivra. Alors tu crieras
et Yahvé répondra, tu appelleras, il dira : Me voici ! Si tu
bannis de chez toi le joug, le geste menaçant et les paroles méchantes, si tu
te prives pour l’affamé et si tu rassasies l’opprimé, ta lumière se lèvera dans
les ténèbres, et l’obscurité sera pour toi comme le milieu du jour. Yahvé sans
cesse te conduira, il te rassasiera dans les lieux arides, il donnera la
vigueur à tes os, et tu seras comme un jardin arrosé, comme une source
jaillissante dont les eaux ne tarissent pas. On reconstruira, chez toi, les
ruines antiques, tu relèveras les fondations des générations passées, on
t’appellera Réparateur de brèches, Restaurateur des chemins, pour qu’on puisse
habiter.»[5]
Beaucoup
de jeûnes, de prières et de sacrifices ne veulent la peine s’ils ne conduisent
pas à rencontrer et à libérer l’Autre. C’est d’ailleurs l’autre qui devient le
miroir de la qualité de notre foi en qui Jésus s’identifie : «En vérité je vous le dis, dans
la mesure où vous l’avez fait à l’un ces plus petits de mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait »[6]. Dieu est
fatigué par nos holocaustes[7] des
béliers gras, par nos tam-tams, nos cris,… Maintenant, il nous attend sur un autre
rive : travailler, nous engager pour nous libérer en libérant les
déshumanisés !
La
Région des Grands Lacs est en déportation, en exil des violences (terrorisme, restriction
de la liberté d’expression, insécurité grandissante, peur de l’avenir, etc.),
où il est quasiment impossible de rendre à Dieu un culte en toute liberté
d’esprit en tant que filles et fils, créés et rachetés par son amour. Certes,
malgré ces « tsunami » régionaux, les africains doivent s’assurer de
ces paroles de saint Paul : « Qui
pourra nous séparera de l’amour du Christ ?la tribulation, l’angoisse, la
persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? […]Mais en tout
cela nous sommes vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai
l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni
puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune créature ne pourra nous séparer
de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur.»[8]
Les lâches et les peureux tuent. Mais les vaillants
libèrent et sauvent !
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