mardi 3 juin 2014

LA PAIX, UNE DENREE RARE A CONQUERIR. Message de la Commission Justice et Paix de la Famille Franciscaine des Grands Lacs. Par Fr. Oscar OMARI NGABO,OFM


LA PAIX, UNE DENREE RARE A CONQUERIR
Message de la Commission Justice et Paix de la Famille Franciscaine des Grands Lacs
Fr. Oscar OMARI NGABO, OFM/BUKAVU-RDCONGO


Ressurexit ! Alléluia !

L’humanité (re)cherche sans trêve, au travers et/ ou à tâtons  ce qui, non pas seulement est nécessaire pour sa survie, mais plus que nécessaire, est essentielle: la PAIX.
Ressuscités avec le Christ, nous devenons des créatures nouvelles dans une humanité renouvelée! Notre regard de l’autre, nos relations deviennent autres qu’auparavant, illuminées par le flambeau du Ressuscité. Tout change. Et désormais, devenus capax Dei, nous devenons aussi capax alter. Le regard sur l’autre sera ainsi comme celui que Jésus posa sur la «femme adultère» (Jn8,1-11), sur «Zachée le publicain»(Lc19,1-10), etc. Un regard qui humanise et non qui raye!
Alors qui peut nous dire pourquoi Jésus a souffert, et est mort, et enfin ressuscité?
Voulant chercher à combler son désir d’ «Etre-plus», l’homme moderne semble se fourvoyer dans les procédures. Il s’est créé plusieurs mécanismes ‘’idolâtriques’’ (raps, vols, mensonges, guerres, etc.), fondés sur la violence contre lui-même, le prochain et la nature qui l’héberge. 
Cependant, bien que le désir de l’Excellence spirituelle demeure peut-être, pour beaucoup, chimérique, la soif de l’apatheia, du nirvana, de la paix intérieure ne cesse de grandir et de bouleverser le cœur humain. Mais comment l’homme pourrait-il arriver à réaliser sa vocation d’ «Etre-pour-la-paix» ? Telle est notre préoccupation en vous proposant cette méditation pascale centrée sur le thème «La Paix, une denrée rare à conquérir».
Nous sommes tributaires d’une société «ivre» de la modernité, titubante et en risque de dégradation et de déracinement des valeurs humaines fondamentales, d’une part ; mais ouverte, espérant et espérée, soucieuse d’un avenir prometteur et promettant, d’autre part.



 I.LA PAIX, ŒUVRE DU RESSUSCITE

            Partant des tourments qui sévissent l’humanité et les multiples causes qui y sont associées, il se pose davantage la question d’espérance. Pour certains, entre autres les sociétés en violences armée, socio-économique ou structurelle –en Syrie, en Irak, à l’Est de la R.D.Congo, dans les deux Soudans, etc.-, évoquer la paix ne serait qu’une hypothèse ; pour d’autres encore, la question de la paix dans le monde est d’ordre de l’irréel ou de la relativité. Pour d’autres enfin, elle est simplement impossible, sinon utopique.
            Eues égards à toutes ces tendances, le ‘’vrai chrétien’’ dirait en toute sérénité et facilité: la paix, c’est l’œuvre du Christ et de ceux et celles qui, en toute franchise d’esprit, se mettent à son école. Bref, la vraie Paix sociale serait l’apanage des ‘’Ressuscités’’ avec le Christ. Elle proviendrait donc des disciples du Christ. Mais alors, quelle serait la nature de cette paix ? En quoi consiste-t-elle ?
Ces interrogations nous renvoient à trois questions fondamentales de la vie chrétienne, à savoir :
1.      Pourquoi Jésus, Dieu fait Homme, s’est-il incarné ?
2.      Pourquoi Jésus a-t-il souffert ? et est mort ?
3.      Pourquoi Jésus est-il ressuscité ?

I.1.La nature de la paix du Christ
I.1.1. La paix du Christ, une paix incarnée
Cf. Jn1.1-18 ; Ph2, 6-11, etc.
Le prologue de saint Jean, auquel on peut joindre l’hymne de saint Paul aux Philippiens sur l’abaissement du Fils de Dieu (…), nous révèle la double nature de Jésus, non confondues : vrai Dieu et vrai Homme. Et le Verbe, le logos, la parole s’est fait chair ; et il a habité parmi… (cf. Jn1, 14). Jésus est donc le Verbe auprès de Dieu, il est Créateur, il est Vie et Lumière (Jn1, 1-5)[1]. En tout, Il est amour (1Jn4, 16).
            Pourquoi alors Jésus s’est-il incarné ? C’est parce que Dieu est essentiellement Amour et pleinement Miséricordieux [cf. les paraboles de la brebis perdue (Lc15, 3-7), de l’enfant prodigue (Lc15, 8-10)]. Nous aussi, se prétendant à la sequella Christi, nous sommes conviés à nous incarnés dans les fragilités de nos sociétés, matérialiser nos beaux discours sur la paix, la fraternité, le patriotisme,… pour élever l’autre au standard de son humanité selon le dessein du Créateur en chacun de ses enfants : Etre parfait comme, Lui, notre Père est parfait (Lv19, 2 ; Mt5, 48) ; c’est-à-dire, vivre la félicité, les béatitudes, être heureux (Mt5,3-11). Voilà la vocation de l’homme : Etre heureux comme son Créateur, le Seigneur, l’est essentiellement. Dieu n’a pas créé l’homme pour être aigri ou pour qu’il rende ses semblables aigris. Cela est inhumain, et inadmissible !
Enfin, être libre comme Dieu l’est. Car servir Dieu en nos frères et sœurs nous rend libres en nous humanisant les uns les autres. «Servir Dieu rend l’homme libre comme Lui»[2].

I.1.2. La paix, œuvre du Christ souffrant

            Pourquoi Jésus a-il-souffert ? La réponse nous la trouvons dans la péricope de saint Jean, chapitre 10, versets 31-42.
            Jésus a souffert parce qu’il s’est démarqué de l’attitude hypocrite des pharisiens. Ils disent mais ne font pas. Ils chargent les autres des fardeaux qu’ils ne sont pas à mesure de porter (Mt23,1-12). Par contre, Jésus a été authentique en tout, paroles et actes furent conciliés. Pour cela, il a été incompris et fut condamné.
            Aujourd’hui encore, dans les familles, les groupes, les communautés ; bref, dans la société, il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui sont persécutés à cause de leur vie authentique, leur franchise existentielle qui dérange. Ces justes devenus des menaces permanentes des égoïsmes sociaux, sont persécutés (Jr20, 10-13). Eh bien, certes, la vérité et le mensonge, comme la Lumière et la vérité, ne peuvent jamais cohabiter.
«Devant des adversaires prêts à le perdre, Jésus affirme hautement sa filiation divine : il est Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde ; le Père est en lui et lui dans le Père»[3] (cf. Jn10, 31-42).

I.1.3. La paix, œuvre du Christ mort

            Pourquoi Jésus est mort ?
Jésus est mort pour «réunir dans l’unité les enfants de Dieu qui sont dispersés» (Jn11, 52) par la haine, le clientélisme, l’égoïsme, le favoritisme, le protectionnisme, le racisme, le régionalisme, les violences, l’indifférence, etc.
Rassembler, telle est la visée de l’Evangile de Jésus et la mission de tout disciple. Sans cela, nous ne serons jamais disciples selon le cœur du Maitre ; par conséquent, nous travaillerons pour nos avidités (domination, avoir et plaisir) et demeurerons soumis au pouvoir de celles-ci. Au fait, seule «la vérité vous rendra libre» (Jn8, 32), en vérité.
            Jésus est mort pour faire de nous des enfants d’une même famille humaine, un même Père, capables de se regarder en face et de se dire: Tu es mon frère, tu es ma sœur! Une famille de réconciliation et des réconciliés où les gens sont capables de partager les joies et les peines, et de regarder tous ensemble vers un même horizon, l’horizon de la fraternité.
            En effet, certains principes comme «diviser pour régner», «la fin justifie les moyens», et autres similaires, sont-ils religieux ? Avec Jésus, osons la Pâques…

I.1.4. Paix du Christ, paix de la résurrection

            Ressuscité d’entre les morts, le premier souhait que Jésus-Christ a adressé à ses disciples, c’est la «paix»: «La paix soit avec vous (Lc24, 36 ; Jn20, 19.21.26). Cette salutation pascale du Ressuscité aux siens s’étend à toutes les générations qui ont confessé, confessent et confesseront Jésus comme ‘’Christ et Seigneur’’ (Ac2, 36), le ‘’Pantocrator’’. Ce salut sous-tend également toute la liturgie de l’Eglise. Jésus est celui qui soulage et réconcilie les cœurs humains ulcérés et oppressés[4]. C’est lui, en effet, qui est notre paix : ce qui était divisé, il l’a fait une unité (cf. Ep2, 14). Identifié à la ‘Paix’, Jésus devient lui-même la ‘Paix’ : «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix» (Jn14, 27). D’une manière précise, c’est dans sa chair, au moyen de la croix que la paix du Christ est une expression de «la réconciliation fondamentale et définitive entre Dieu et l’humanité. De là suit la conséquence qu’à la division apparemment irrémédiable de l’humanité, jusqu’alors dévorée par la haine, va se substituer une unité nouvelle, tout entière fondée en l’événement rédempteur : ‘un seul homme nouveau’, ‘un seul corps’»[5].

II.LA PAIX, CETTE DENREE RARE A CONQUERIR

Bien souvent, l’usage populaire d’un concept -à force de devenir une chanson- explique son absence, sinon sa rareté ; en effet, il y a le risque à le dénaturer. C’est le cas de la paix aujourd’hui.

II.1.Le chrétien, témoin de la vraie paix
            Dans son discours sur le Ressuscité, Pierre déclare: « Et nous autres sommes témoins de toute son œuvre sur les territoires des Juifs comme à Jérusalem (…). Enfin, il nous a prescrit de proclamer au peuple et de porter ce témoignage : c’est lui que Dieu a désigné comme juge des vivants et des morts » (Ac10, 39.42).
            Non pas, d’abord, par leurs tinuques, moins encore leurs langages sophistiqués que les Apôtres ont été reconnus comme disciples du Christ, mais par contre, c’est par leur témoignage de vie relationnelle exemplaire et leur engagement apostolique le plus dévoué (cf. Ac11, 19-28).
            Seulement, celui/celle qui se reconnait en Jésus vrai témoin, et convaincu de son témoignage, qui est capable de le vivre et le manifester jusqu’au prix de sa vie : le martyr. Oui, « ils étaient tout joyeux d’avoir souffert pour l’Evangile » (Ac5,41). Autrement dit, le chrétien est cette bougie qui se consume pour la vie, la joie de ceux et celles qui sont otages de la passion sans Pâques[6], au nom de Jésus qui est «le chemin, la vérité et la vie» (Jn14, 6).

II.2. La paix, un don et une mission
            Le Ressuscité confia cette mission à ses disciples : «Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, […] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt28, 19-20).
            A l’égard de cette recommandation, notre première mission est de «faire des disciples» de l’Evangile de fraternité, de réconciliation et de non-violence active, et apprendre à ces nouveaux convertis à garder les commandements du Seigneur dont le pivot est la Caritas, la charité : Aimer l’homme, le regarder de la même façon que Dieu l’aime et le regarde. La réussite et la fidélité à cette mission ne sont possibles que si nous-mêmes avons fait et faisons, à pas sûr, la Pâques de notre vie.
            Certes, la paix du Christ est d’ors et déjà une grâce et une mission[7]. Elle doit d’abord être accueillie pour enfin, être partagée. De plus, et d’une manière synthétique, la paix que donne le Ressuscité est une sécurité intérieure nourrie de joie, de confiance et d’espérance, même en cas des persécutions. Elle est aussi gage de la fraternité (cf. Ep4, 3), qui suppose une vie pacifique dans une réciprocité de confiance. La paix est le ligament de la vie en société non, parce que les conflits sont inexistants, mais parce qu’ils sont assumés dans un dialogue franc et sincère, dans l’écoute des uns des autres, sans exclusion aucune.
            Ainsi comprise, la mission que Jésus-Christ nous a légué, celle de propager la paix à toute l’humanité, avant tout par l’exemple de notre vie traduite en Evangile, découle de son amour. «Dieu est amour» (1Jn4, 16).


CONCLUSION

Le pape François, parlant de la joie qu’apporte l’Evangile, nous exhorte à ne pas fuir la résurrection de Jésus, ne jamais nous donner pour vaincus, advienne que pourra. Car rien ne peut davantage que sa vie qui nous pousse en avant. L’amour infini et inébranlable de Dieu nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie de vivre[8].

Ainsi pour clore cette méditation, nous voudrions simplement qu’ensemble, et individuellement, nous fassions nôtre cette prière :
«Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant que l’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve soi-même,
c’est en pardonnant que l’on obtient le pardon,
c’est en mourant que l’on ressuscite à la vie.» (saint François D’Assise)

                Là où il y a la paix, il y a la foi. Sans la Paix, non plus, pas de Foi ! Et sans Foi, pas de Dieu ! Par conséquent, pas de Vie !

Joyeuse Pâques ! Alléluia.

              Fr. Oscar OMARI NGABO,OFM.


           


[1] Annie JAUBERT, Lecture de l’Evangile selon saint Jean, in «Cahiers Evangile», n°17, Cerf-S.B.E.V., p.19.
[2] Liturgies des Heures, Hymne «Pour que l’homme soit un fils à son image»-G297-1.
[3] PIERRE JOUNEL, Missel de la semaine (Texte liturgique officiel), (5é Semaine du Carême-Vendredi), Mame-Desclée, Paris, 1999, p.298.
[4] ASSEMBLEE SPECIALE DU SYNODE DES EVEQUES POUR L’AFRIQUE (IIème partie), L’Eglise au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, proposition 21, in Documentation catholique, n°2434(2009), colonne 1042.
[5] R. COSTE, «Paix messianique et paix humaine», in Nouvelle Revue Théologique, n°6(1973), p.631.
[6] Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n°6, 24 novembre 2013.
[7] J. VERMEYLEN, «La paix du Ressuscité», in Spiritus, n°184(2006), p.341-342.
[8] Pape François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n°3.

LE PRIX DE LA VERITE. Ghislaine Dupont et Claude Verlon : martyrs de l’Information. Par Oscar OMARI NGABO


LE PRIX DE LA VERITE.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon : martyrs de l’Information.
                                                           Par OMARI NGABO Oscar/Rép. Dém. du Congo
                                                                       oscarngabo@yahoo.fr
Ghislaine Dupont et Claude Verlon- deux vaillants reporters de la RFI, kidnappés et assassinés à Kidal/Mali en plein exercice de leur métier- je ne les ai jamais rencontrés. Néanmoins, Ghislaine je l’ai connue (pas physiquement) à travers ses reportages depuis 1996-2006, l’année de son départ de la R.D.Congo. Toutes les fois que je l’ai suivie sur les ondes de la rfi, pendant le Journal-Afrique, je restais ébloui, satisfait et toujours passionné de l’entendre parler. Sa finesse dans le reportage, son décryptage impartial de l’information, assaisonné de l’humour, m’ont toujours ému et laissé mes oreilles suspendues de soif de l’écouter. Cela faisait de Ghislaine une professionnelle incontestable, dans la mesure où, pour moi, je ne la distinguais plus de l’information. Elle était devenue «Information».
            Son aspect humoriste, je l’ai découvert pendant la guerre de l’AFDL (1996-1997) de Laurent Désiré KABILA, une rébellion qui a renversé le régime Mobutiste. Chaque fois que la rébellion s’emparait d’une localité ou un village, Ghislaine parlait de la ville. «La ville de … est tombée!» Et quand nous la suivions parler ainsi, nous riions aux éclats! Car, au niveau international, ces dénominations feraient croire l’ex Zaïre (RDC) comme un  pays unique au monde entièrement urbanisé, c’est-à-dire «sans villages».
            Mais alors, pourquoi cet acharnement contre de telles personnalités, actrices de la vérité ? Quoi de mal d’informer et/ou de désenclaver les esprits de l’ignorance des nouvelles planétaires ? N’est-ce pas là une preuve de la barbarie à l’heure où la planète converge à l’interconnexion, à la mondialisation et où la communication est l’Information sont indispensable à tous. «Nul n’a droit d’être privé de l’information». Toute personne doit avoir accès à l’information.

1. Les fauves de l’information: Quelques caractéristiques.

            L’un des enjeux majeurs de notre société auquel les professionnels de l’information sont confrontés et pris en proie des fauves du monde, c’est celui du dévoilement de la vérité ; elle qui dérange et ne laisse personne indifférente.
            Les fauves sont dispersés à travers le monde, mais en majorité dans les pays hostiles à la liberté et à la vérité. Les pays ‘non-démocratiques’ où règnent les Léviathan. Leurs pionniers se caractérisent par :
-         L’agressivité, l’hostilité à l’information impartiale.
-         Ils sont toujours à l’affut pour épier les Acteurs de la vérité.
-         Ils se complaisent dans les actes barbares/sauvages (menaces, meurtres, enlèvements, crimes odieux, terrorismes, rapts, etc.)
-         Ils aiment les ‘’huis-clos’’, l’obscurantisme des consciences.
-         Ce sont des rapaces.
Ceci dit, Ghislaine et Claude, par le fait qu’ils travaillaient pour la vérité ne sauraient échapper à ces criminels.

2. Le sort du reporter dans un contexte barbare

      Le contexte barbare est celui où la «loi de la violence» prime sur la voie de la vérité, du dialogue. Celle-ci veut être enterrée au profit du mensonge, l’apparence au détriment du réel.

1. Le reporter, quid ?
Au-delà de sa sémantique –journaliste qui relate les fruits de son enquête- le reporter, c’est un ‘radar’ de l’information. Tout épisode enfoui dans les abimes de l’ignorance du grand public, fait surface grâce à l’ingéniosité et la vigilance professionnelle du reporter. Par son reportage, le journaliste fait accéder des milliers d’auditeurs/auditrices à la vérité, souvent inaccessible à tous. Autrement dit, il fait de l’inaccessible accessible. Ce qui, certes, ne lui rend pas la «couronne d’or» par les fauves équatoriales et sahéliens.
            Par ailleurs, en tant que lumière qui chasse les ténèbres, la vérité est de nature dérangeante. Et ceux et celles qui s’y consacrent ne restent pas indemnes face à leurs opposants’. C’est le cas de Ghislaine Dupont et Claude Verlon abattus vachement à Kidal/Mali, le samedi 02 novembre 2013.

2. Le prix de la vérité
            Le journalisme est-il un métier à haut risque ? La réponse à cette interrogation dépend de lieu et/ou contexte où on se trouve. Dans un contexte barbare, d’instabilité et des conflits, nous ne pouvons répondre que par l’affirmatif. Mais, ce n’est pas le cas partout dans le monde des esprits ouverts et démocratiques.
            Fondamentalement, le journalisme est un métier noble car je ne m’imagine une autre chose dans les relations humaines –sur tous ses aspects- qui soit au-dessus de l’information. Et donc, ceux qui travaillent pour la vérité sont des ‘’nobles’’.
            «La vérité blesse!», dit-on. Mais, ce n’est pas la faute à celui/celle qui la dit. C’est la ‘faute’ à la vérité qui est de nature blessante pour ceux/celles qui ne l’accueillent pas favorablement. Elle est la lumière et le ligament de vraies relations humaines. Mais hélas ! Souvent, elle est ‘’mal-aimée’’. Très souvent, au lieu d’être couronnée du «Prix Nobel de la vie» , on la couronne du «Prix Nobel de la mort». Cependant, les qualités qu’elle a semées et imprimées au monde médiatique reste et resteront à jamais vivantes : la VERITE dans le professionnalisme informationnel.

CONCLUSION
            Ma conclusion s’inspire en s’enracinant dans ce plus beau cantique de la VERITE qui, elle seule, rend réellement libre et consolide l’œuvre des artisans de l’Information et la communication :

            Elle sort du puits, mais en cachette
            D’une justice débordée
            Impopulaire mais sans une dette
            La vérité ne paie jamais.
            Lorsqu’elle est nue, elle fait scandales
            Tous les tartuffes : circulez
            Victime des canons et des balles
            La vérité ne paie jamais.

R/La vérité nous rendra libres ‘’en vérité’’
   La vérité nous rendra libres, libres d’aimer.

            Elle doute ne met jamais en vogue
            La vérité est un pavé
            Dans le marigot des démagogues
            Elle vous fait même un pied de nœud
            Parait qu’elle n’est pas bonne à dire
            Les concernés peuvent se fâcher
            Elle parle aux meilleurs et aux pires
            La vérité ne meurt jamais.

            Elle se méfie des certitudes
            Belle et toujours démaquillée
            Dans l’ordre juste à ride et rude
            Sur la plume et non sur l’épais
            Quand elle provoque elle est Pilate
            Alors elle se fait crucifiée
            Elle ressuscite en toute hâte
            La vérité ne meurt jamais (Cf. Jean-Claude KERINEC)
Ghislaine Dupont et Claude Verlon avec toute la chaine de Journalistes crucifiés de par le monde au service de la VERITE, vous souhaite un repos mérité et héroïque !  Et aux familles des illustres disparus et à toute la famille RFI, Courage !